Le quai d’Assouan est plus haut que celui de Wadi Halfa. Le débarquement des véhicules se fait plus facilement. Nos visas et le carnet de passage sont respectivement tamponnés par la police et la douane. Mais ensuite, pour pouvoir sortir la voiture du port il faut accomplir quelques démarches auprès de la « traffic police » égyptienne… dans la ville d’Assouan, à 16 km de là. Nous gagnons donc la ville en taxi. Les nombreuses démarches nous occupent deux demi-journées malgré la gentillesse et les efforts des policiers égyptiens pour nous faciliter la tâche. Mais enfin, dans l’après-midi du 18 septembre, OZ est pourvu d’une nouvelle plaque d’immatriculation égyptienne (le N°8, à Assouan) et quitte le port.
Une bonne surprise est le prix du gasoil : 0,6 livre égyptienne le litre (7 Livres égyptienne ~ 1 euro). OZ engloutit son plein de plus de 100 litres pour moins de 10 euros. Un bonheur !
Assouan est une jolie ville au bord du Nil. On y trouve de tout en abondance : le contraste avec Wadi Halfa, de l’autre côté du lac est saisissant. De nombreux bateaux de croisière déversent des cohortes de touristes. Léa s’étonne de voir « plein de gens blancs qui parlent Français ». Après l’austère désert soudanais, nous jouons avec délices les vacanciers et flânons dans les rues et les souks.
Nido, un marchand de petites bouteilles remplies de sable de couleur invite Léa et Rose à confectionner leur propre flacon. Les loulouttes se régalent et glissent fièrement le sable de couleur dans le petit entonnoir. Nido refuse que nous lui payions les flacons, seulement content d’avoir fait plaisir aux filles !
Dans une boutique de vêtements, le marchand déguisent Léa et Rose en de mignonnes Cléopatre et Néfertiti miniatures. Elles sont ravies !
Pour gagner le temple d’Abou Simbel, il faut se joindre à un convois qui quitte Assouan à… 4 heures du matin ! Nous nous retrouvons donc en pleine nuit à attendre, près d’un barrage de police, avec des dizaines d‘autocars et minibus de vacanciers. Puis, soudain, une voiture de police passe en trombe en klaxonnant au milieu des véhicules : c’est le signal du départ ! Tous démarrent et partent à toute allure. Les gros autocars et les minibus traversent les rues endormies d’Assouan dans une course folle.
La route file bientôt dans le désert, vers le Sud et nous avons été dépassé par l’ensemble du convois. Même en roulant à 100 km/h, nous étions trop lents ! Nous ne voyons plus ni autocars, ni voiture de police jusqu’à Abou Simbel…
Le temple est à 260 km au Sud d’Assouan, tout près de la frontière soudanaise. Un panneau montre la route vers… Wadi Halfa qui est non loin de là : le GPS indique que nous ne sommes qu’à 70 km à vol d’oiseau de la petite ville du Soudan. Un presque-retour à la case départ !
Nous visitons les magnifiques temples de Ramsès II et de son épouse Néfertari. Lorsque l’on se trouve en face de ces colosses de pierre, ou que l’on se promène dans les couloirs peints et sculptés, sous les plafonds soutenus par d’énormes colonnes, on a du mal à croire que ces temples ont été découpés, déplacés et reconstruits à quelques centaines de mètres de leur site d’origine et sauvés des eaux du barrage. Incroyable !
Assouan héberge aussi les temples d’Isis et Hathor sur la petite île de Philae. A bord d’une petite barque, nous allons assister à un spectacle « sons et lumières » qui relatent leur histoire. Le spectacle est en nocturne et lorsque nous arrivons, Léa et Rose sont endormies. Là, le manager nous annonce que le spectacle est annulé car nous sommes les deux seuls clients. Nous sommes déçus mais… le lendemain, plusieurs autocars de Français seront là et le manager nous invite à nous joindre au groupe… gratuitement. Le lendemain nous sommes au rendez-vous et effectivement sommes gentiment invités. Les tableaux sont magnifiques mais les aventures et les colères des dieux antiques, contés par les hauts parleurs et illustrés par le jeu de projecteurs de couleurs, ont tendance à effrayer Léa. Rose, elle, s’endort dès le début du show.
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