Nous gagnons en une journée, après une étape à Nairobi puis une autre à Johannesburg, Durban en Afrique du Sud.
Le Ghana « quiet and peaceful » nous a semblé être un pays facile, idéal pour débuter en Afrique. Mais lorsque nous arrivons en Afrique du Sud, nous n’avons même plus l’impression d’être en Afrique. On nous avait dit qu’ici, c’était l’Europe ; c’est faux, nous sommes aux Etats Unis ! Les grattes ciels partent à l’assaut du ciel limpide. Larges autoroutes, belles avenues…
Nous étions « toubab » en Mauritanie, « nassara » au Burkina et « obruni » au Ghana. Ici, même si nous sommes blancs, personne ne nous interpelle dans la rue. Les blancs sont beaucoup plus nombreux qu’en Afrique de l’Ouest. Notre venue ne suscite aucune curiosité, aucun attroupement. Nous retrouvons un certain anonymat. Au risque de jouer les stars blasées, nous trouvons cela reposant.
Stéphanie et Sean nous hébergent une semaine durant dans leur maison. Leur petite fille, Ella, a deux ans, comme Rose mais la dépasse d’une tête. Notre nénette n’est vraiment pas une géante. Les trois filles deviennent copines et s’en donnent à cœur joie dans la maison ou sur la plage.
L’attente de la voiture se prolongeant (You know, the harbour of Tema is VERY congested because of the war in Ivory Coast. Your boat is late…), nous nous installons dans une auberge de jeunesse pour « backpackers ». Les propriétaires ont un petit garçon de 4 ans. Léa et Rose trouvent là aussi un compagnon de jeux et des tas de jouets. Elles disparaissent dans l’établissement et ne veulent plus en partir. Une fois de plus elles sont adoptées par les locataires. Ceux-ci sont souvent tatoués, piercés, ou dreadlockés. Elles assistent aux parties de billards, font des courses de trotteurs dans les dortoirs…
Dès le change, les premiers billets sud africains en main, on connaît le thème du voyage : sur les billets sont imprimés les fameux « big five », les cinq animaux que l’on se doit de voir dans les parcs : le léopard (billet de 200 rands ~ 20 euros), le buffle (100 rands), le lion (50 rands), l’éléphant (20 rands) et le rhinocéros (10 rands).
Les guides de voyage et le site du ministère des Affaires étrangères sont alarmistes sur les questions de sécurité en Afrique du Sud. Nos premiers pas dans le quartier résidentiel d’Essenwood, pourtant très calme et paisible, ne nous rassurent pas : chaque maison arbore un panneau mentionnant la société de gardiennage qui la surveille et précise souvent « armed response ». Barbelés, fils électriques et piques au sommet des clôtures complètent un tableau inquiétant. Il faudra les conseils de Sean et Stéphanie qui nous énoncent quelques règles élémentaires de sécurité à respecter pour que, au fil des jours, nous nous détendions.
Le long du front de mer de cette grande ville, de hauts immeubles font face à l’océan Indien. Des piscines d’eau de mer, aussi bleues que le ciel, offrent de longues heures fraîches à Léa et Rose qui pataugent joyeusement dans leur eau peu profonde. Les baignades sont surveillées et des Land Rover patrouillent le long de la plage.
Plus loin, protégés des dents de la mer par des filets anti-requins, d’innombrables surfeurs s’entraînent dans les vagues. Sur le trottoir des marchands d’artisanat vendent leurs fabrication. Les colliers, bracelets et ceintures en perles remportent un franc succès auprès des trois filles. Des jeunes construisent de magnifiques statues de sables en échanges de quelques rands.
Durban est le plus grand port d’Afrique Australe. Depuis la plage, nous voyons passer au large d’innombrables navires. Les énormes portes containers nous laissent rêveurs et nous songeons au jour heureux où l’un d’eux viendra déposer notre voiture afin que le voyage itinérant reprenne enfin.
A l’extrémité Sud du front de mer se trouve U Shaka, un immense complexe aquatique avec des jeux d’eau (toboggans, « rivières » artificielles où l’on dérive sur des bouées,…) mais surtout un « marineland » avec aquariums et delphinarium. L’ensemble est immense, organisé à l’américaine et vaut le détour. La mise en scène est spectaculaire : on évolue dans un décor représentant la carcasse d’un paquebot immergé dans l’océan. Au fil des couloirs et coursives du bâtiment, les aquariums immenses se succèdent avec leur cortège d’habitants multicolores, de requins ou de raies aux grandes ailes.
Le requin du Zambèze, à la dentition menaçante et pour lequel l’homme peut être un casse croûte occasionnel, évolue lentement et semble pouvoir avaler d’une seule bouchée vorace Rose qui le contemple. Il y a même un aquarium « Nemo » où sont rassemblés des espèces vues dans le film (poissons clown, bébé tortue,…). Quand on vous dit que c’est l’Amérique !
Un spectacle mettant en jeux un phoque et un autre des dauphins ravissent Léa et Rose, épatées par les prouesses des animaux.
Aux portes de Durban, s’étend un immense centre commercial, Gateway, le « plus grand shopping center de l’hémisphère sud » (l’Australie a t elle participé au concours ?). Il abrite une vague artificiel où surfeurs et body boarders viennent s’entraîner. Pour les meilleurs d’entre eux, lorsque la puissance de la vague est suffisamment forte, un véritable tube se forme dans lequel le surfeur glisse sans fin. Tout est prévu : ces dames disposent de gradins pour admirer les apollons les sportifs. Stéphanie et Nathalie (et même Léa, Rose et Ella ?) s’installeront dans une soudaine passion pour le sport.
Nous attendons toujours notre voiture, encore au Ghana ce jour-ci, 7 février 2005. Voilà plus d'un mois maintenant que le Land Rover est dans son container sur le port de Tema. Notre prestataire EXEL semble vraiment se moquer de nous... Nous sommes des particuliers, ne représentons qu'un container de 20 pieds : visiblement pas très intéressants et pas assez motivant pour EXEL pour qu'il assure un service correct. Pour le moment, afin que le voyage reprenne, nous louons une voiture et partons explorer le KZN, KwaZulu Natal.
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