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Scalp

Du 28 au 31 juillet 2005 : piégés par la boue en Ethiopie

Dernière mise à jour : 1 sept. 2022



Le 28 au matin, nous sommes tous dans les voitures, prêts à partir lorsque la pluie commence à tomber. En quelques minutes, les 4X4 glissent dangereusement sur la piste devenu patinoire. L’eau ne peut pénétrer le sol trop sec. Elle ruisselle et forme une couche de boue molle et glissante. Nous stoppons la progression et décidons d’attendre la fin de l’averse… qui dure 3 heures. Lorsque la pluie cesse, le Land, garé trop près du ruisseau est englué.



Nos plaques à sable se transforment en plaques à boue et après quelques efforts, nous parvenons à garer les deux voitures en un endroit sec. En amont, comme en aval, la piste n’est plus praticable. Il faut attendre que le soleil fasse son œuvre et assèche la terre rouge. Mais la pluie reprend pendant la nuit et au matin du 29 juillet, la situation n’a guère évoluée : on ne peut toujours pas partir. Gagner à pied le village le plus proche, Kibish, à 40 kilomètres de là est hasardeux car il y a quelques animaux sauvages dans cette région de l’Omo river : la nuit, nous entendons le cri des hyènes.


Nous patientons la matinée et le début d’après midi avant de tenter une échappée. Mais cent mètres plus loin, le Pajero s’englue à son tour dans la boue encore trop molle. Nous peinons à l’en sortir. Retour à la case départ. L’inquiétude grandit. Nous faisons un inventaire de nos vivres. Si nous avons suffisamment de nourriture, l’eau risque en revanche de manquer rapidement. Nous avons en tout une soixantaine de litres de liquides (eau, lait, jus de fruit, Coca-cola…). Nous commençons à remplir bassines et récipients d’eau de pluie récupérées dans les flaques.


Le liquide est boueux mais en le filtrant, nous parvenons à extraire, au terme d’un long et fastidieux travail, une eau claire buvable après avoir été bouillie. Nous passons la journée du 30 juillet à fabriquer 10 litres d’eau potable et en avons bu dans la même journée… 15 litres ! Si l’angoisse gagne les adultes, les enfants, eux, jouent et vivent sans soucis. Léa est ravie de ces journée où on ne roule pas, où on a le droit de courir dans la boue, où les douches sont impossibles,…


Le 30 juillet au soir, le terrain a bien séché. Nous allons tenter de repartir dès le lendemain matin. Mais dès la nuit tombée, nous voyons à l’horizon les éclairs d’orages qui se déchaînent au loin… Nous passons une mauvaise nuit, scrutant les éclairs, le ciel et les nuages. A 5 heures, les premières gouttes heurtent la toile de tente. Nous plions et nous engouffrons dans les voitures, près à partir. A notre soulagement, seules quelques gouttes crèvent les nuages. Dès la première lueur de l’aube, nous partons et progressons assez rapidement malgré quelques passages boueux. Mais la piste suit le lit d’une rivière encore bien trop humide : 600 mètres d’une boue qui nous promet quelques heures de galère pour les 4X4.

Poul et Pascal partent, GPS en main en reconnaissance et trouvent un chemin au sec qui pourrait être praticable à quelques acacias près. Armés d’une scie et d’une hache, nous frayons un chemin pour les voitures au milieu des arbres en contournant la zone de boue. Quelques heures plus tard, l’obstacle est franchis et plus rien ne nous stoppe.



Nous atteignons rapidement Kibish puis Omorate où nous bivouaquons. Soulagés, nous fêtons notre libération en faisant des pop-corns pour la plus grande joie des louloutes.




Mais le lendemain, une crevaison intervient sur un des pneus, pourtant neuf, du Pajero. Il a heurté une souche lors de notre passage et cela lui a été fatal.




La route du Nord ne semble guère praticable en ce début de saison des pluies en Ethiopie. L’Omo river, en absence de pont ou de bac constitue une barrière infranchissable pour nos voitures. Nous abandonnons donc la route de l’Ouest du lac Turkana et nous résignons à le contourner par le Sud et donc… à retourner au Kenya.




Nous repassons à Omorate et avons à nouveau un grand succès auprès des enfants du coin.





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