Nous traversons en deux jours le ZuluLand en remontant depuis la côte vers le Nord-Ouest et le massif montagneux du Drakensberg. C’est la région des « battlefields ». Cette province d’Afrique du Sud a été le théâtre de combats entre Boers et Zoulous, puis Anglais et Zoulous et enfin Boers et Anglais. Les férus d’histoire peuvent sillonner toute la région et visiter ainsi de nombreux champs de bataille. Nous ne nous arrêterons que sur trois d’entre eux : Blood River, Isandlwana et Rorke’s Drift.
Outre l’intérêt historique, la région verdoyante et vallonnée est magnifique et les paysages méritent à eux seuls le coup d’œil. Pour la première fois en Afrique du Sud, nous voyons des villages de cases.
A Blood River, en 1838, quelques 800 pionniers Boers résistèrent à l’attaque d’une armée de 10 000 zoulous en se retranchant dans un « laager », cercle formé de leurs chariots. Plusieurs milliers de zoulous trouvèrent la mort et la rivière voisine se teinta du rouge de leur sang. Les boers n’eurent aucune perte et virent dans cette victoire la preuve que Dieu était avec eux et que leur cause était juste. La supériorité du blanc sur le noir était faite et jetait ainsi les prémices de l’Apartheid. Ce champ de bataille est spectaculaire car un monument incroyable y est érigé : le "laager" de 64 chariots est reconstitué, en bronze, à sa taille réelle.
Isandlwana est aux Anglais contre les Zoulous ce que fut Little Big Horn pour les Américains lors des guerres indiennes : une défaite cuisante et inattendue. En 1879, sur la colline d’Isandlwana, une armée de 2 000 soldats anglais armés de fusils a été surprise et massacrée par 20 000 zoulous équipés de sagaies.
Contrairement aux boers à Blood River, les Anglais n’avaient jugé nécessaire de fortifier leur camp… Peu après, les régiments zoulou victorieux attaquent une ferme, Rorke’s Drift, transformée en hôpital par les Anglais. Les 150 hommes de garnisons, ayant eu vent du désastre d’Isandlwana se sont barricadés et ont résisté aux attaques de 3 000 guerriers.
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