De Nairobi, nous gagnons le lac Baringo. Là nous retrouvons la grosse tortue que Rose tient à chevaucher. Nous suivons ensuite une piste difficile dans la Kerio Valley.
Nous commençons par traverser une large rivière sous les yeux des villageois accourus en nombre assister au spectacle. Ensuite, la piste devient trialisante avec des marches de pierre à escalader. Nous progressons au pas et redescendons dans la plaine.
Le terrain est sec mais très raviné et nous descendons et escaladons de nombreux petits canyons. Poul prend de nombreuse photos pour alimenter son magnifique site Internet (www.worldtour.dk). Nous n’en avons jamais eu autant du Land Rover OZ en action.
Un passage très boueux nous donne quelques difficultés et Pascal déchire la housse de la tente de toit en passant trop près d’un arbre. Dommage, c’est la seule fausse note de cette journée sur cette piste magnifique qui nous conduit à Toruk, Tot puis Sigor.
De là, l’asphalte très abîmé file vers le Nord au travers d’un paysage devenant désertique. On aperçoit des troupeaux de dromadaires dont le pelage couvre toutes les teintes du beige, depuis le blanc, jusqu’au noir. Les bas côtés sont jalonnés de hautes termitières. En arrivant à Lodwar, la chaleur est terrible. Même en cette fin de saison des pluies, seules quelques rares taches de verdures égayent cette région aride.
La région est peuplée par les Turkanas. Les femmes ont le cou orné d’un amoncellement de colliers de perles de couleurs.
Les hommes portent un chapeau à plume, un petit tabouret de bois et… une arme.
De l’antique pétoire à la kalachnikov, l’arme à feu semble être un accessoire de mode masculin en vogue. Mais tous sont amicaux, souriants et rassurants : les armes leur servent à se protéger des vols de bétails commis par les éthiopiens voisins.
Nous passons une journée au bord du lac Turkana, à Eliye Springs, dans un lodge abandonné, détruit par les pluies d’El Ninõ et transformé par les villageois en « camping ». Les anciennes constructions sont envahies par le sable et la végétation. On songe à la ville fantôme de Lüderitz en Namibie. Une source d’eau chaude jaillit sur le site et alimentait jadis une piscine, aujourd’hui vide. Des palmiers poussent dans cet oasis.
Léa et Rose jouent dans le sable tout l’après-midi. Mais à la nuit tombée, nous trouvons un petit scorpion qui se promène près du Land…
Le lac est aussi appelé la mer de jade. Mais le vert réputé de ses eaux n’est visible qu’au large. Les rives sont marrons des eaux de ruissellement des pluies récentes.
Nous visitons le village Turkana voisin, installé en haut des dunes surplombant le lodge. Les huttes de paille sont ainsi exposées au vent du lac et leurs habitants se protègent des moustiques et du paludisme.
Une longue route sableuse longe la rive du lac vers le Nord. De nombreux villages turkanas sont installés tout le long. Todentang est le dernier bourg kenyan. Nous sommes arrêtés par des militaires kenyans qui ont installés leur campement près de la piste. Ils sont sympathiques et nous accueillent gentiment. Ils sont ici pour calmer quelques échauffourées entre villageois et tribus. Les moyens de subsistance sont rares dans cette régions et les luttes pour l’eau et la nourriture incessantes.
Plus loin, c’est le dernier poste de police du Kenya. Mais il n’y a pas de poste frontière. Nous avions effectué le formalités de sortie du Kenya (police et douane) à Nairobi. Ils nous accueillent eux aussi très chaleureusement, heureux d’avoir des visiteurs dans ce bout du monde. Leur poste est un peu en ruine.
Une épave de camion gît dans la cour et sert de poulailler. Encore un peu plus loin, au sommet d’un piton rocheux dominant la plaine, est perché le premier poste de police éthiopien.
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