Contents de notre visite de la vieille ville, nous partons avec Simon vers Banfora. La route, toujours à péage est cette fois impeccable. Nous traversons des paysages de brousse puis, en arrivant dans la région de Banfora, d’immenses champs de cannes à sucre. En chemin, nous faisons une course poursuite avec un taxi-brousse pour le prévenir qu’il a perdu une partie de l’hasardeux chargement ficelé sur son toit.
Nous allons d’abord admirer les dômes de Fébédougou : d’harmonieuses colonnes de pierre, sculptées par le temps s’élèvent vers le ciel. Nous trouvons ensuite la fraîcheur aux chutes de Karfiguiéla, au bord des larges retenues d’eau à l’ombre des arbres. Nous gagnons ensuite en fin de journée le lac de Tengréla en suivant une splendide piste qui serpente entre les rizières bordées de bananiers. L’eau est partout et les paysages se colorent d’une palette de verts soutenus.
Nous tentons le soir même et sans succès de voir les hippopotames qui vivent dans le lac. Nous profitons malgré tout d’une magnifique ballade en pirogue dans le soleil couchant.
On a mis le réveil et à l’aube du lendemain, Léa et Rose encore en pyjama, nous retentons notre chance. Cette fois, nous voyons longuement, à une cinquantaine de mètres de notre pirogue, un groupe d’hippos jouer dans l’eau. Le plus souvent, nous ne voyons que leur grosse tête émerger, leurs oreilles roses papillonnant.
Mais, et seulement lorsque Nathalie éteint son appareil photo (expérience vérifiée à plusieurs reprises), un coquin plonge tête la première et son gros dos ondule à la surface. Au retour, le piroguier confectionne gentiment de magnifiques colliers et couronnes de fleurs de nénuphar blanches et mauves. Des trois filles, difficile de dire laquelle est la plus fière !
Nous prenons ensuite une belle piste ombragée par de grands arbres pour rejoindre les pics de Sindou : un ensemble de pics de pierre clôturant un plateau rocheux.
Dans cette forteresse naturelle, les habitants de Sindou, des Senoufos, se protégeaient de leurs ennemis. Le village de Sindou est maintenant établit plus près des champs, dans la vallée. L’endroit reste sacré, empreint de coutumes et interdits. D’ailleurs, précise le guide, un couple de Français qui y faisaient l’amour, ont été aussitôt attaqués par des abeilles et sont morts sur le champ ! Le guide Senoufo nous montre une aire sacrée, délimitée par des pierres qui était autrefois fréquentée par les femmes qui ne pouvaient avoir d’enfant : l'endroit magique favorisait la fécondité. A présent, l’endroit est délaissé au profit des fétiches « portables », les waks, plus pratiques, que l’on conserve sur soi sans avoir à se déplacer. Ou la modernité et la course à la miniaturisation chez les animistes.
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