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Scalp

Du 22 au 25 septembre 2005 : la route des oasis


Traverser la moyenne Egypte et suivre le Nil de Louxor jusqu’au Caire ne peut se faire qu’en convois, avec une escorte de police. Nous optons donc pour la route de l’Ouest qui passe par le désert et ses oasis et qui se parcourt librement. L’asphalte file dans le désert et nous admirons ainsi confortablement de beaux paysages sahariens. Nous croisons peu de véhicule sur cette route. On aperçoit très régulièrement de saugrenus arrêts de bus en béton, bâtis au milieu de nul part. Leur hypothétique utilité reste mystérieuse. Plus utiles, des postes de secours ont également été construits régulièrement et s’égrènent régulièrement au fil des kilomètres.

Les check-points de police sont tout aussi réguliers. Aux premiers barrages, les policiers nous demandent : « Allemagne ? », « Non, Français », « Cinq ? », « Non, quatre ». Visiblement, un véhicule avec 5 Allemands est attendu. Puis, la communication entre les poste semble fonctionner impeccablement car à chaque contrôle : « Français ?», « Oui », « 4 ? », « Oui ».


La route des oasis s’appelle aussi la « new valley ». Le gouvernement égyptien souhaite en effet peupler cette région du désert et soulager la vallée du Nil. Les anciennes villes des oasis sont remplacées par des maisons récentes. Contrairement à ceux du désert mauritanien, les oasis ressemblent ici bien peu à l’image que l’on s’en fait. Les villes nouvelles sont étonnamment modernes et bien équipées. Leurs larges avenues sont bordées de lampadaires et éclairées toute la nuit.



Quelques fois pourtant le désert est le plus fort et des dunes envahissantes gagnent du terrain et engloutissent un poteau électrique ou deux…









Avant la new valley, les villes étaient construites en briques de terre. Leurs rues étroites protégeaient les habitants de la chaleur et du vent du désert. Nous nous promenons dans les jolies et fraîches ruelles de l’ancienne ville de Dâkhla et de Qasr.












Seuls quelques habitants vivent encore dans ces cités médiévales. Les maisons vides sont occupées par des chauve-souris qui semblent être les « squatteuses » de ces vieilles villes.






Peu après Qasr, une colline est creusée de dizaines de tombes anciennes. La plupart sont vides mais certaines laissent apercevoir les cadavres (ou momies ?) desséchés et conservés par la chaleur et la sécheresse du désert. Les tombes sont ouvertes, sans porte, et le vent du désert y pousse parfois quelques détritus : les antiques momies cotoient papiers de bonbon ou canettes de soda.



Peu après l’oasis de Farâfra, se trouve « le désert blanc ». Là, le désert s’orne de magnifiques roches de calcaire aux formes rondes. Demi-sphères et champignons d’une blancheur éclatante forment une étrange forêt minérale. Nous bivouaquons dans ce décor magique une nuit de rêve dans le désert : silence total sous un ciel scintillant d’étoiles. Au lever et au coucher du soleil les roches blanches se teintent de rose et d’orange. Le spectacle est irréel.


En arrivant à l’oasis de Bawiti, le désert devient, cette fois, noir. Les montagnes coniques de pierres noires s’érodent et dispersent sur le sable leur poussière noire. Moins spectaculaire que le désert blanc, il doit sûrement sa renommée en raison du contraste des deux déserts tous proches.


A Bawiti, alors que nous cherchons un endroit pour dormir, Ahmed nous aborde. Il est guide et rentre d’une grande ballade (1 500 km en 15 jours) dans la mer de sable qui s’étend vers la Lybie avec 40 touristes suédois. Pour fêter cela, il nous invite à dormir gracieusement dans son hôtel tout neuf, à peine achevé, qui n’ouvre que dans un mois. Comme nous sommes un peu méfiants, il sort de sa poche une énorme liasse de billets (il y en a au moins pour 2 000 euros) en nous disant : « J’ai de l’argent, çà ne m’intéresse pas, je veux juste vous inviter ! ». Le soir venu, nous dégustons avec Ahmed, sa femme et ses deux fils le délicieux repas de son retour. Le dîner se termine par le traditionnel thé à a menthe. L’hospitalité et la gentillesse des Egyptiens ne se dément pas.

Au bout de la route des oasis, juste avant d’atteindre le Caire, se trouve Gizeh et ses fameuses pyramides. Nous ne résistons pas au plaisir de photographier OZ devant les fameux monuments. Après 1 an de voyage et 50 000 km de routes et de pistes africaines, nous avons relié le Cap de Bonne Espérance et les pyramides du Caire ! La route est encore longue jusqu’en France mais quelle émotion !