Le 10 mai nous quittons Maun et gagnons la réserve du Kalahari central. Nous faisons le plein de carburant à Rakops, petit village sans charme voisin du parc. Là, la pompe est antique et… manuelle. De plus, le pompiste est une femme et est enceinte. Pascal s’y colle donc et fait le plein : 4 tours de manivelle par litre, pour un réservoir qui engloutit sa centaine de litres. Le plein le plus sportif de notre voyage !
On quitte l’asphalte et une piste très sableuse court vers l’entrée de la réserve. Par endroit, OZ s’enfonce dans des amas de poussière fine comme de la farine et se couvre instantanément d’une pellicule blanche qui envahit l’habitacle. Même nos vitres s’obscurcissent temporairement ! La réserve est assez peu fréquentée comparativement aux parc de Chobe et Moremi. On nous avait promis la solitude sur les pistes du Kalahari et même déconseillé de nous y aventurer seuls car en cas de panne... Et justement, sur la piste qui conduit au parc, un 4X4 de location est à l’arrêt depuis le matin. Ses propriétaires, 3 touristes européens attendent le dépanneur. Nous sommes la seconde voiture de la journée. La première possédait un téléphone satellite qui a permis d’appeler le loueur à Windhoek qui a entreprit les démarches pour les dépanner. Ils ont de l’eau, de la nourriture. Nous ne pouvons guère faire plus.
Nous poursuivons donc vers le parc. A l’entrée, un os (d’éléphant sans doute) porte la mention « tourist office » et indique le bureau des rangers. Nous sommes habitués à voir, à l’entrée de chaque parc, la sempiternelle collection de cranes d’éléphants, d’antilopes, girafes et divers ossements mais le panneau d’accueil nous apparaît, à l’entrée du désert, un peu lugubre !
Le parc du Kalahari est constitué d’un ensemble de pans, anciens lacs asséchés qui se recouvrent, à la saison des pluies, d’herbes dont sont friands antilopes, zèbres, girafes,… Certains sont rouges d’une espèce de lichen, d’autres blancs de sel, d’autres ressemblent à de vertes prairies. Nous apercevons de vastes troupeaux des petits springboks, qui s’enfuient à notre approche avec des bonds prodigieux. Certains pourraient bondir par dessus la voiture sans problème ! Il y a aussi des troupeaux entiers de magnifiques gazelles oryx ou Gemsboks. Gnous, zèbres et autruches apprécient également les pans.
Nous quittons la piste pour nous rapprocher d’un taillis, à une centaine de mètres de là, à l’ombre duquel Nathalie a vu une lionne. Nous apercevons bientôt deux têtes : il s’agit de deux lionnes. Finalement, les fauves bougent un peu et il s’avère que nous sommes en face d’un groupe de 6 lions : deux lions, deux lionnes et deux lionceaux. Un des lions, le dos couvert de vilaines cicatrices, vient se coucher entre le Land et les lionceaux, comme pour les protéger. Ils nous observent un moment puis se recouchent et disparaissent ainsi complètement dans les hautes herbes de la savanes. Nous sommes à une quinzaine de mètres à peine du groupe et les 6 lions sont complètement invisibles ! Nous comprenons pourquoi ils sont si difficiles à observer. Impressionnant… et inquiétant car ils peuvent se cacher de la même façon à quelques mètres de notre bivouac, le soir et la nuit.
Et justement, le soir venu, alors que nous installons notre bivouac, des rangers passant par là viennent nous saluer. Ils ont vu un couple de lions tout près de notre campement. Nous avons des voisins. On fait un grand grand feu. Léa et Rose, le dîner englouti, gagnent rapidement la tente. Pascal fait la vaisselle la plus stressante de sa vie ! Un vrai travail d’homme, la vaisselle dans la nuit avec des lions non loin de là ! Comme dans tout désert, les nuits dans le Kalahari sont silencieuses. Si silencieuses que les Sans disent même que l’on y entend « le chant des étoiles ». Mais au matin, ce sont des rugissements qui nous réveillent. Nous embarquons rapidement dans le Land et partons aussitôt à la recherche de ces lions tout proches. Malheureusement, ils restent introuvables !
Léa et Rose entonnent "le lion est mort ce soir".
コメント