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Du 16 au 19 novembre 2004 : à Bamako



Nous restons quatre jours à Bamako. Pas tant pour visiter les charmes de cette ville qui n’en présente pas beaucoup, mais surtout régler tout un tas de choses, comme le permet la Capitale : révision et entretien du 4X4, prendre les visas pour le Burkina Faso, donner des nouvelles à la famille, actualiser le site …


C’est à Bamako que nous faisons nos adieux à Pascal et Anne-Sophie, nos compagnons de route depuis le Sud marocain. Chacun sa route…


Bamako est une grande ville moderne, bruyante et polluée, qui possède son lot d’embouteillages. En son centre coule le large fleuve Niger. Deux grands ponts enjambent le fleuve dont les berges et les eaux stagnantes hébergent de voraces moustiques. Le grand marché de Bamako, en plein centre ville est à voir. On y vend de tout, dans un dédale démesuré d’étals et de boutiques de toutes tailles. Les ONG, des plus connues aux plus obscures, sont légions et l’humanitaire et semblent être une industrie florissante à Bamako.


Arrivant en ville de bon matin, nous nous installons à la pension Séguéré, tenue par un Français, dans le quartier de Torokorobougou, au pied du pont du roi Fadh, qui mène en centre ville. L’accueil n’a pas la chaleur de celui de Juste du Bab Sahara d’Atar, mais la propreté est impeccable et le lieu charmant. Comble du luxe, notre chambre possède une salle de bain, et, encore mieux, une baignoire. A sa vue Léa et Rose sautent de joie, se défont de leurs vêtements en un clin d’œil pour de longs bains rafraîchissants.


A la pension, Léa fera la connaissance de Basile, un petit garçon de 4 ans et demi, en voyage lui aussi avec ses parents : enfin un copain de son age ! il sera désormais difficile de lui faire quitter l’hôtel !



La circulation dans Bamako est hasardeuse et d’autres voyageurs que nous avions rencontré, nous avaient fait part de leurs ennuis avec la police distribuant largement des amendes pour arrondir les fins de mois. Nous nous déplaçons donc en « sotrama » : de petites camionnettes vertes dans lesquelles on s’entasse, sur des bancs de bois, à une vingtaine. Biens moins chers que les taxis, ces bus sont pittoresques et permettent de rencontrer les bamakois, toujours prêts à aider les « toubabs » désorientés.

L’usage des petits bus verts apporte son lot d’aventures et d’anecdotes. Des rabatteurs cherchent et entassent les clients dans le bus qui ne démarre qu’à plein. Cela prend un certain temps et lorsque le chauffeur souhaite démarrer, il se rend compte alors des éventuelles anomalies de fonctionnement de son bus. Nous connaîtrons ainsi le bus qui a sa roue crevée - on essaie de changer la roue avec les passagers dans le bus : émotion -, le bus en panne - le malheureux chauffeur, voyant sa paie s’envoler, essaie d’interdire aux passagers hilares, de descendre pour prendre un autre bus -, le bus qu’il faut pousser pour démarrer...

Quelques petites aventures pimenteront notre séjour dans la capitale malienne :

Le guide du routard indique l’ambassade du Burkina dans le quartier de l’hippodrome, à l’opposé de notre pension. Après un long voyage en « sotrama » avec correspondance (pas facile !) dans la chaleur et la pollution, nous nous rendons compte en arrivant devant le bâtiment que l’ambassade a déménagé : elle se trouve désormais à deux pas de la pension où nous logeons ! Re-grand voyage vers le point de départ pour déposer nos demandes de visa.

Une fois la formalité accomplie et les visas payés, nous souhaitons retirer de l’argent. Mais il n’y a qu’un distributeur d’argent à Bamako acceptant les cartes visa… et il est en panne. On peut retirer de l’argent dans une banque avec la carte mais avec le passeport… que nous venons de déposer à l’ambassade du Burkina…en attendant de récupérer nos passeports, nous comptons pièce par pièce nos derniers CFA pour manger et nous déplacer !


Dans le grand marché, Pascal, en prenant « discrètement » une photo, déclenche un esclandre avec un vendeur du marché aux gri-gri (grand étalage d’animaux morts en tous genres, caïmans, tortues, perroquets, peaux de serpents, cornes diverses, peaux poilues, à écailles,…). Un policier s’en mêle. Seul l’effacement « discret » de la photo numérique apaisera les esprits. Nous sommes un peu déçus par ce scandale inutile… Mais les gri-gri n'aiment pas les photos.


Saturés de poussière et de pollution, nous quittons Bamako le 19 novembre 2004 en fin de journée, à bord d’OZ, enfin propre, pour la première fois depuis le Maroc. Le lavage a révélé quelques douloureuses cicatrices sur la peinture dues aux pistes en brousse... Nous empruntons la route qui mène à Ségou. Impossible de trouver un endroit pour bivouaquer le long de cette voie très fréquentée en zone très habitée. Nous demandons finalement à camper dans la cour d’une ferme en construction. Elle appartient à un policier de Bamako, qui nous fait très bon accueil et nous offre, pour nous protéger des mauvais esprits au cours de notre voyage, 3 citrons. En terre d’Afrique, nos esprits cartésiens cèdent et nous rangeons soigneusement les citrons protecteurs dans la voiture : en 2022, ils sont toujours dans la boîte à gants, noircis et rabougris. Force est de constater que la magie a opéré sur notre voyage.




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