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Du 8 au 16 novembre 2004 : vers Bamako

Dernière mise à jour : 17 févr. 2022


Le 8 novembre nous quittons Kiffa et suivons la piste vers le Sud qui rejoint la ville de Kayes, au Mali. Sur cette piste, il n’y a pas de poste frontière. Nous avons effectué les formalités de douane à Kiffa et on ne sait pas vraiment quand on quitte un pays pour l’autre. Pas de pointillés rouges de démarcation dans la brousse...



Par contre, pendant la journée et au fil des kilomètres, nous quittons dans un contraste étonnant le désert du Sahara pour entrer dans la luxuriante Afrique noire. Le sable aride et les dunes disparaissent pour une plaine aux hautes herbes d’abord parsemée d’acacias puis d’arbres feuillus. Nous voyons ce jour là nos premiers baobabs.

Les villages des nomades du désert, aux petites maisons cubiques sans fenêtre et aux tentes blanches cèdent la place aux villages de cases en terre aux toits de chaume. L’herbe est plus haute, plus dense, plus verte. Des troupeaux de vaches aux longues cornes remplacent les troupeaux de moutons, de chèvres et de dromadaires de Mauritanie. Les djellabas blanches et bleu ciel sont abandonnées au profit de vêtements aux motifs colorés. L’eau devient abondante : pas de problème pour faire le plein des 100 litres qu’embarque OZ. Il y a quelques jours, à Kiffa, en Mauritanie, un vieil homme ne nous avait laissé prendre, en maugréant 40 litres de son puits, pas plus...


Le soir nous bivouaquons dans la savane et fêtons les deux ans de Rose. Léa prépare une crème au chocolat. Rose souffle fièrement ses deux bougies plantées sur des madeleines et ouvre son cadeau aidée de Léa : un clown Playmobil.

Lorsque nous sommes tous couchés, nous restons à observer, depuis notre tente surélevée, un feu de brousse comme on en voit un peu partout et qui se déplacent à grande vitesse dans les herbes sèches de la savane. Heureusement, la lueur orangée qui illuminait de manière inquiétante l’horizon s’estompe bientôt et disparaît. Ne restent que le grand ciel étoilé et la nuit où vibrionnent des bruits d’insectes. Cela aussi nous change du grand silence des nuits dans le désert.


Nous arrivons à Kayes, "la ville la plus chaude du Mali", le mercredi 10 novembre et accomplissons les formalités et démarches d’entrée : nous achetons des francs CFA et une assurance locale obligatoire pour la voiture ; la police tamponne les visas et la douane le carnet de passage du véhicule. Au marché de la ville, pour nous qui sortons du Sahara, c’est l’opulence : fruits et légumes abondent. Lorsque nous avions trouvé des fruits à Kiffa, c’était encore une denrée rare et chère : il fallait chercher dans plusieurs épiceries, et clairement, ces fruits étaient un met que tous ne pouvaient s’offrir. A Kayes il y a de tout, pour tous. Nous refaisons nos provisions avec notamment un stock de délicieuses brioches trouvées dans la boulangerie.





Les journées de piste sont longues mais les filles s'occupent dans le Land et trouvent toujours de nouveaux jeux : aujourd'hui elles se maquillent avec des gommettes....




Nous reprenons la piste qui longe le fleuve Sénégal vers le Sud. Nous passons par les chutes du Felou et traversons plusieurs jolis villages de cases : Médine, Lontou, Sabousséré, Kakoulou… Les cases sont rassemblées en cercle dans une palissade. L’accueil des villageois est toujours chaleureux et celui des enfants , ravis de voir nos filles, joyeux et tumultueux.



A Sabousséré, Léa et Rose ayant chanté une comptine devant une trentaine des enfants du village, ceux-ci répondent en chantant leurs chansons, dont une qui nous semble être un hymne national "nous sommes les enfants du Mali". On s’applaudit mutuellement.


Nous arrivons le 12 novembre, après quelques passages très pierreux aux magnifiques chutes de Gouina. Le bivouac en face de ces magnifiques chutes et leurs couleurs changeantes dans les lumières du soleil levant ou couchant est un des plus beaux bivouacs de notre voyage. Le lendemain nous avons un peu de mal à retrouver la piste. La végétation est dense et nous entendons les branches des arbustes frotter douloureusement la peinture d’OZ.


Nous retrouvons finalement le chemin : une piste qui n’est pas très roulante avec quelques marches de pierres.


A Bafoulabé, c’est ville déserte : nous entrons en début d’après-midi dans la petite ville pendant le dernier jour de carême : ce soir, on fêtera la fin du Ramadan. Pour l'instant, tout le monde dort. Un étrange monument trône à un carrefour : un énorme hippopotame, sans doute là en raison de a présence de ces animaux jadis dans le fleuve.





Nous traversons le Bafing sur le pont du chemin de fer, en priant qu'aucun train n'arrive en face... ou nous rattrape !



La piste en latérite rouge, riche en trous et pièges en tout genre, et toujours la redoutable tôle ondulée, file à travers la campagne vers la ville de Manantali et son gigantesque barrage, puis Kita. OZ et son équipage se couvrent de poussière rouge. Il y en a partout : dans la voiture, sur les vêtements, dans les narines et les oreilles. Nous sommes en train de perdre dans notre lutte quotidienne contre la poussière et nos vêtements douteux jurent nettement avec ceux des maliens, élégants et d’une propreté impeccable.


Sur la route, nous verrons des dizaines de villages de cases. Certaines, plus modernes, sont en parpaings gris avec toujours le toit de chaume. Beaucoup moins charmantes que les cases de terre rouge, nous supposons qu’elle sont néanmoins plus confortables. Les enfants accourent vers la voiture : « Toubab ! Toubab (le blanc !) Donne moi cadeaux ! ». Nous verrons aussi des champs de coton, mouchetés de blanc. Le coton y est cueilli et rassemblé en gros tas d’une neige inattendue sous les 40°C du soleil malien.

Et partout des femmes, avec un bébé dans le dos, portent de grosses bassines d’eau sur leur tête ou lavent leur linge dans des rivières. D’ailleurs, Léa et Rose commencent à faire de même avec leurs jouets et s’amusent à les porter sur leur tête.


Nous arrivons à Bamako le 16 novembre.




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