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Les 22 et 23 novembre 2004 : vers Djenné

Dernière mise à jour : 27 janv. 2022

En quittant Ségou, le 22 au matin, nous écopons de notre première amende africaine : alors que nous stationnons sur un bas côté, un policier estime que le Land gêne la circulation. C’est jour de marché à Ségou, et lorsque l’on voit le capharnaüm qui règne en ville, le prétexte peut sembler saugrenu. Mais le policier réclame 5 000 CFA (50 FF). On discute, négocie, et l’amende diminue à 2 000 CFA. Ce n’est pas très grave mais on est un peu vexés quand même. Il faut cependant reconnaître qu’à ce stade de notre périple, nous avons parcouru plus de 7 000 km au Maroc en Mauritanie et au Mali et nous n’avions rencontré que des représentants de l’ordre accueillants et honnêtes. Il y a, certes, toujours des demandes de cadeaux, mais toujours courtoises, que nous déclinions, sans problème, aussi poliment.


Nous quittons la route goudronnée à Zinzana pour emprunter une piste de latérite rouge trouée de nombreux nids de poule. Nous traversons alors des paysages enchanteurs où champs de mil, baobabs et villages de cases se succèdent. Nous croisons de nombreux paysans qui nous saluent amicalement. Nous suivons une mauvaise piste qui devient peu à peu piste pour vélos et enfin traces pour les troupeaux… Le Land s’emmêle dans les broussailles. On tournicote un peu et, à l’aide de notre carte et du GPS, et des indications des gens croisés, on retrouve finalement la bonne route.

Après Fatimé, la piste, refaite récemment, devient très roulante. Alors que nous poursuivons notre remontée vers le Nord, les baobabs disparaissent et font place aux palmiers. Nous traversons alors de beaux villages de maisons carrées construites en briques de terre grises. Aux lisières de tous ces villages, des hommes extraient d’un grand trou, qui devient une mare, l’argile avec lequel ils fabriquent les briques.






Chacun des villages possède aussi sa mosquée, construite dans le style des mosquées "sahélienne" de Tombouctou avec un crépi d’argile grise.













Léa et Rose sont invitées par des femmes à participer au battage du mil. Elles se livrent, ravies, au jeu. Il faut dire que depuis le début du voyage elles s’africanisent : elles portent leurs jouets sur la tête et leurs poupées dans le dos, à la manière des Africaines. Maintenant, elles battent le mil.







Le marché de Djenné, vers laquelle nous faisons route, est très réputé, mais a lieu le lundi. Nous l’avons manqué. Par chance, nous arrivons à Mougna le mardi 23 novembre, jour de marché. Depuis quelques kilomètres, nous doublions une foule qui convergeait vers Mougna, à pied, en vélo ou à bord de charrettes. Nous arrivons dans un village en ébullition, embouteillé de charrettes tirées par des bœufs aux longues cornes ou des ânes. Ici se rassemblent pour le commerce toute une foule multicolore : des bergers nomades Peuls (dont les hommes portent des chapeaux de paille et de cuir et dont les femmes ont les lèvres tatouées et portent bijoux d’ambre et d’or), des Touaregs (aux larges djellabas, se protégeant avec leurs turbans de la poussière omniprésente et portant quelques fois le poignard).

Nous nous promenons escortés, comme chaque fois, d'une troupe d'enfants curieux, parmi les étals de ce grand marché. C’est un grand marché sahélien : si les marchands sont nombreux, les denrées alimentaires ne sont pas variées. L’abondance du Sud a disparu, et la proximité du Sahara se ressent. Les seuls fruits que nous trouveront sont des oranges. On y trouve par contre du mil, de la viande, des plaques de sel, des racines, du thé, du sucre… et tout ce qui ne se mange pas : les éternelles bassines en plastique bicolore que nous voyons partout au Mali, des popottes en métal, des pièces mécaniques, des piles,.. Un petit garçon accourt vers Rose avec de l’argent qu’il lui donne : c’est une demande en mariage, que nous acceptons, évidemment, sous l’œil hilare de la famille de l’enfant.


La piste nous mène dans l’après midi, par un long pont surplombant les marais à Djenné.

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